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22 octobre 2007 1 22 /10 /octobre /2007 19:08
soldatt--te-dessin-copie-3.jpg

Tête de soldat, pierre noire sur papier 47 cm x 31 cm, vers 1780.

     Face à ce type de document, en l’absence de date et de signature, il ne reste que l’essentiel : le dessin lui-même.

Force est de constater que celui-ci contient plus de " manière " que d’invention. Le trait y est assoupli jusqu’à la mollesse dans le contours des formes, régularisé en hachures dans les ombres et le traitement de la barbe. Sans surprise, la pierre noire y est écrasée pour charger quelques creux d’une matière plus sombre (narine, bouche, œil, lobe de l’oreille…). L’ensemble témoigne d’une maîtrise acquise. C’est un dessin académique. .. avec ses qualités et ses défauts.

En s’intéressant un peu à l’histoire de l’Académie royale de Peinture et de Sculpture fondée en 1648 par Mazarin ; à son enseignement, à ses produits, ses acteurs, on peut trouver à situer un tel dessin dans un parcours. Manifestement, nous sommes déjà entré ici dans cette période où la formation s’alourdit en " recettes ", où les mains et les individualités ont tendance à se confondre en une manière parfois faussement flamboyante mais toujours repérable par sa souplesse apparemment facile, sa rondeur épaisse. Nous sommes entre 1770 et 1790, avant que David n’insuffle quelque chose de plus spartiate et de plus lisse.

Reste que cette période n’est pas la plus étudiée de la vie de cette institution tant attachée à la peinture d’Histoire. Elle n’est pourtant pas sans intérêt. Mais qui connaît les Doyen, Vincent, Brenet, Durameau  parmi les Restout, Lépicié et autres van Loo… ?

Souvent, de telles " lacunes " se comblent par des attachements aussi soudains que spécialisés. Soyons patients… et attentifs, puisque ce dessin semble avoir servi à une composition d’ensemble, à en juger par le fait que les principaux contours en ont été perforés à l’aiguille laissant croire à sa probable retranscription sur un autre support.

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commentaires

V
... ni plus ni moins qu'un bonnet de bain, bernadette.Qu'il t'y fasse penser, fdb, c'est bien possible, mais il ne s'agit pas d'une caricature, même si pour nous, ce type d'expression peut sembler forcée.
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F
Il me fait quand même penser à des portraits charge mais je ne sais plus de qui, pas de Michel-Ange ou de Léonard de Vinci tout de même?Je ne retrouve plus...
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B
trés confortable le casque en cuir ! ?
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V
On trouve généralement les choses là où on les cherche, DETAILS... sauf quand elles sont perdues. C'est vrai que l'expression n'a rien de martiale. On peut imaginer qu'il implore ou qu'il médite, c'est vrai. La "tête d'expression" est d'ailleurs très à la mode en cette fin de XVIII è siècle  (cf. le fameux concours de "tête d'expression" crée par Caylus en 1760, si je ne m'abuse... moi et les dates...).Encore qu'il existait des casques de cuir moulé, bernadette. n'empêche que oui, c'est mou.Oui, will, on voit légèrement de dessous, ce qui permet d'accompagner un peu son regard vers... les hauteurs de sa mise à prix ? Non, non, c'était résonnable, je ne peux me permettre trop d'excès.J'ai surtout l'avantage d'avoir la feuille sous le nez, fdb, ça aide à  en dire quelques mots. Sans parler de caricature, on trouve beaucoup de ces visages et attitudes un peu convenus (pensez à Greuze) dans la peinture académique de cette époque.  Elles ont beaucoup marqué l'univers de l'expression par l'image... jusqu'au cinéma du début du XXè siècle ; c'est dire !
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F
Tu es critique d'art ? Quel luxe de détails et d'observation! (J'en frémis presque! ;-))Je trouve que son visage est presque caricatural... Dommage que l'oeil manque un peu de lumière
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