Buste d’homme, plâtre patiné bronze signé Duret sur le piédouche, 55 cm x 25 cm x 23 cm, vers 1835.Collection personnelle.
Il faut se méfier avec les plâtres. Tout plâtre supposant traditionnellement un moule, on a trop souvent tendance à associer le plâtre à la copie, à la reproduction, à l'édition d’épreuves multiples dans un matériau certes pratique mais qui manque de noblesse.
Or, l’usage de ce matériau au cours de l’élaboration d’une œuvre n’était pas rare. On trouve de nombreux exemples de modèles moulés retravaillés ensuite par le sculpteur à la cire ou au plâtre à modeler (Rude, Barye…). Il s’agissait alors pour l’artiste de donner rapidement quelques détails, de modifier légèrement quelques volumes, de préciser quelques traits. Aussi, les traces de doigts, de gouges, de gradines sont-elles fréquentes sur ce type de pièces généralement d’une finition peu soignée.
Suivant qu’il répondait ou non aux attentes, ce nouveau modèle devenait ensuite celui dont on tirait un nouveau moule ou celui que l’on traduisait dans le marbre. Autant dire que son statut était alors celui de modèle unique.
Je peux me tromper, mais il me semble que ce Buste d’homme appartient à cette catégorie.
Quant à la signature apposée sur le flanc du piédouche, il se peut que ce soit celle de Francisque-Joseph Duret (1804-1865), sculpteur parisien, élève de Bosio et maître du brillant Jean Baptiste Carpeaux.
Chacun connaît de lui le groupe en bronze de la Fontaine Saint Michel dans le Quartier Latin à Paris vers 1860. D’autres œuvres conservées dans les Musées de Cambrai, du Louvre, de Troyes, devraient me permettre à l’occasion, de vérifier cette signature.
Reste que l’identité du personnage représenté m’échappe totalement. Son traitement à l’antique nous prive des indices du costume. Sa coiffure, courte et peignée vers l’avant au sommet du front, évoque toutefois la mode sous Charles X.
Une fois de plus, il faut encore travailler pour cerner notre affaire mais c’est là tout l’intérêt.